Félicien Mezeray, brocanteur d'art, découvre un jour un authentique Modigliani. Autant dire que la fortune est à lui. Enfin presque. Car l'oeuvre a été tatouée sur le dos d'un ex-légionnaire bougon et colérique, qui n'a cure des manigances de Mezeray.
Ce dernier est prêt à tout pour arriver à ses fins, même à retaper la maison de campagne du légionnaire, qui s'avère être un château du 16ème siècle en ruines.
L'avis du cinéphile : Jean Gabin avait déjà joué avec Louis de Funès dans La traversée de Paris (où ce dernier n'avait qu'un petit rôle, certes marquant) et dans Le gentleman d'Epsom (dans lequel De Funès jouait un second rôle assez présent). Désormais, avec Le tatoué, Gabin et De Funès font jeu égal, en tête d'affiche d'un véhicule tout ce qu'il y a de mieux conçu pour eux. Cependant, si Gabin, déjà une légende vivante à cette époque, s'en allait tout doucement vers une fin de carrière assagie, De Funès, lui, était au faîte de son incroyable gloire. Ainsi, Le tatoué est-il un film orienté Gabin, avec une équipe Gabin (Denys de la Patellière à la réalisation) et une préparation davantage autour de Gabin, alors que Louis de Funès vient de son côté gripper la machine, insuffler son énergie, pour ne pas dire tout simplement prendre le contôle des opérations de temps à autres.
Le tatoué est une oeuvre un peu schizophrène, hésitant entre les fortes personnalités de ses deux stars, mais les accordant finalement avec beaucoup d'affection. Car la sauce prend et l'ensemble décolle de terre très régulièrement, lors de quelques scènes farcesques tout simplement géniales. La truculence de Gabin fait merveille (même s'il ne se force pas trop) et le rythme de De Funès vient effacer tous les endroits un peu faibles du scénario. En ressort un film vivifiant, parfois poétique et touchant, la plupart du temps hilarant et plus intelligent que l'on le penserait. Le tatoué sera un très gros succès au box-office, l'un des derniers hits de la gigantesque carrière de Gabin, mais un succès plus mesuré en comparaison pour De Funès, si l'on songe cette année-là aux très populaires Le petit baigneur et Le gendarme se marie. Une excellente comédie, gentiment inattendue, et au dénouement apaisant en forme de retour à la raison.
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